Bon, ben à priori, j'ai bien fait de jouer ma carte joker il y a deux semaines en me rendant directement à Hart pass pour attaquer la dernière étape vers le Canada avant l'arrivée du mauvais temps (sauf si on s'appelle Mike Horn ou qu'on habite à Courchevel). Voilà ce à quoi vont être confronté les hikers en quête de grall à partir d'aujourd'hui. Je suis donc passé depuis (après avoir le Canada, quand même !), de Nobo (en route vers le nord) à Sobo (en route vers le Sud) pour parcourir la partie que j'ai "switché" en me rendant directement à Hart pass. Mais, puisqu'on parle de grall, comme dirait Perceval dans Kamelot, “
Faut arrêter ces conneries de nord et de sud ! Une fois pour toutes, le nord, suivant comment on est tourné, ça change tout !
”.Je reprends donc la suite des aventures là où je l'avais laissé, c'est à dire au "hiker town" de Mazamat, où je suis revenu après avoir atteint le Canada, pour attaquer ma partie Sobo donc (pour ceux qui suivent et ils ne m'ont pas l'air d'être très nombreux).
Chargement du camion.
En matériel....
Et en personnel...
Mais oui ! Tout ce beau monde va rentrer !
Et c'est le départ. Pour Rainy pass, cette fois, dont le nom évocateur n'a certainement pas du être donné par hasard. Voilà la météo sur le trajet, alors que deux jours auparavant j'ai atteint le Canada sous le soleil.
Je vous rassure, je ne suis pas rassuré...
Notre chauffeur nous dépose sur le parking et je suis le seul à repartir Sobo puisque l'objectif de la dizaine d'autres hikers présent est d'atteindre le Canada, d'ici deux jours. Je les laisse filer et me mets en route à mon tour.
Pas longtemps, après celle qui tombe du ciel, c'est une nouvelle douche froide. Le PCT est fermé, pour cause... d'incendie !!!
Une nuit au motel, (si c'est obligé c'est obligé...), et je rejoins directement en bus le PCT à la station de ski de Steven Pass, et ça sous le soleil !
Il est déjà 16h mais j'ai le temps de faire une quinzaine de kms avant de m'installer tranquillement pour ce qui va être... mon dernier bivouac au sec !
Le lendemain est vite moins agréable coté météo. j'inaugure mon "couvre sac de pluie Osprey" dont je me suis équipé à Wenatchee en espérant, naïvement, en fait, que cela m'aidera a passer la prochaine nuit au sec. Je me distrait quand même avec les paysages et continue de croiser les Nobos (dernier rappel : je suis maintenant Sobo !).
😈 Méfiez-vous !
Hélas, il semble que, notamment chez le hiker, une activité physique prolongée, telle que la marche, de surcroît lorsque la déshydratation qu'elle induit est compensé, en proportion non négligeable, par des liquides trop déséquilibrés en vitamine b12, souvent appelés boissons Idéales Pour Abreuver, la représentation de la réalité qu'elle engendre puisse fortement être perturbée. J'aurais donc pu présenter ça...
Alors que la réalité c'est ça... Quand on marche.
Ça... Quand on mange.
Ça... Quand on dort.
La logistique.
Au départ de Rainy Pass, la section à parcourir aurait due être la plus longue sans croiser une possibilité de ravitaillement. Huits jours ? J'avais donc profité de la halte au "gîte" de Mazama pour peaufiner mes stocks et prévu neuf journées de vivres (6,5 kgs).
Ça se présente comme ça.
Une journée: Une nouille chinoise mélangée à une purée pour le soir et quatre barres céréales pour la journée.
Soit neufs jolis petits paquets identiques pour les neufs jours.
Le tout bien rangé avec le café dans la boîte à ours.
Au fait, en parlant d'ours, ils ont continué à se soustraire à ma vue, mais pour ceux qui ne savent pas à quoi ressemble une tente pour ours, c'est ça.
J'ai frappé à la porte mais personne n'est sorti.
En attendant le départ, chacun s'occupe agréablement en pratiquant des activités manuelles ou intellectuelles, sans rapport avec le PCT, ou presque...
Puzzle
Peinture sur cailloux
Neufs jours de vivres, donc, mais avec le contournement du tronçon "fire closed" évoqué plus haut cinq jours suffiront pour rejoindre Snoqualmine, une station de ski, où je fais étape au club alpin local qui met à disposition ses locaux pour les hikers en villégiature. Tout le confort moderne y est disponible.
Séchoir pour les tentes, duvets etc...
Salon.
Chambre privatisée pour une douzaine
Cuisine
Bref, tout le nécessaire pour que les hikers en rééducations fonctionnelle puissent se refaire une santé.
Ici, Sochi, un Japonais, en pause depuis une semaine après avoir dévalé une pente en roulé boulé (style fortement déconseillé) tente de se refaire une santé. Il a du depuis malheureusement se résoudre à rentrer au pays des sushis.
J'y ai également retrouver des "tramilys" de hikers que j'avais déjà cotoyé quelques semaines auparavant. Notamment ceux que j'appelle les "wideux", qui après trois jours à attendre une hypothétique amélioration météo finisse par se présenter au départ.
Autre retrouvaille. Jean-Claude, l'accompagnateur en montagne, finisher de l'UTMB à la quarantième place (je sais, je l'ai déjà dit mais j'ai de nouveaux lecteurs tous les jours). Simplement en discutant avec un autre client à l'épicerie, il s'est fait prêter gracieusement un appartement dans le village ! Il en profite pour nous inviter, moi et un autre hiker américain, a partager un repas dans sa nouvelle demeure (avec jacuzzi sur la terrasse, quand même !).
Et c'est la fin !!!
Il me reste cinq ou six étapes pour rejoindre Trout Lake et parcourir ainsi la section que j'avais switché. Mais la météo et mon dos me convainquent que ces six jours pourraient être les six jours de trop. Je profite donc de la proposition d'un des membres du club alpin de regagner directement Seattle avec lui en voiture dès le lendemain. Dans moins d'une semaine, Backroads deviendra donc Backhome 🤪
Petite dédicace spéciale à Brandon, avec qui j'ai marché ou bivouaqué une partie du sentier et qui a du s'arrêter en chemin, dont une carte postale vient de finir son voyage transatlantique dans la boîte au lettres de Vertou.
Et merci à tous les lecteurs





























9 Commentaires
Le mauvais temps te poursuit 🙁, ton corps est épuisé, reviens en France pas trop "cassé" champion ! Garde en mémoire toutes tes rencontres, tes péripéties, tes efforts musculaires, tes doutes, tes satisfactions et cool maintenant !!! Courage pour la fin, et bonne découverte de Seattle en attendant le vol pour PARIS ☺🤩😘
RépondreSupprimerUne question ? As tu un rêve ou un souhait pour ton arrivée en France ? Manger un bon repas, dormir dans un bon lit, ne rien faire ????..... retrouver les tiens mais ça on sait😉
RépondreSupprimerBravo Jean-Marc pour cet exploit !
RépondreSupprimerTu nous a tenu en haleine tout au long de ton parcours avec beaucoup d'humour.
Nous sommes admiratifs de ta ténacité, de ton courage et ton optimisme à toutes épreuves !
Merci de nous avoir fait partager ton plaisir de crapahuter, tes belles rencontres et tous les paysages magnifiques que tu as traversé.
C'était très beau et formidablement bien raconté ! Quel talent !
Sans oublier la super photo finale de la Victoire !
Nous te souhaitons un bon retour chez toi !
Repose toi bien ! Et profite...
On t'embrasse !
Renée et Patrice
Bravo Jean Marc pour ce parcours et merci 🙏 de l’avoir partagé. Gérard et moi sommes bluffés et nous avons attendu les épisodes avec impatience ou parfois inquiétude… en mode « ça fait longtemps qu’il a rien posté Jean Marc 🤔🤔 ». En tout cas maintenant c’est sûr on serait absolument incapables de faire le PCT, l’attractivité du canapé , du paddock, du frigo resteront des forces centripètes qui ne nous permettront pas de faire l’exploit de marcher autant de temps avec autant de constance et de courage. Encore Bravo+++
RépondreSupprimerBelles retrouvailles avec ta tribu et à bientôt 🤪😘
J'espère que ton prochain trajet Nobos sera vers notre maison, où on vous accueillera avec plaisir et gourmandise. Mille bravos Jean-Marc.
RépondreSupprimerC'est un endroit qui ressemble à un coron , on dirait le sud . Au nord c'était la Louisiane🤣🤣🤣 tu vois jean marc que quand je chante du bachelet ou du Ferré
RépondreSupprimerMoi aussi je sais plus où se trouve les points cardinaux 😉😉😉
Bon en tous les cas a l'ouest les bières sont aux frais 👍💕👍
Bravo Jean-Marc ! On te félicite pour ton courage et ta ténacité tout au long de ce grand périple. On a attendu avec impatience le récit de tes aventures durant tous ces mois.
RépondreSupprimerBelles retrouvailles avec toute ta petite famille prochainement !
Salut Jean-Marc
RépondreSupprimerBein dis donc c'est pas vraiment le réchauffement climatique, mais bon ça permet de se réchauffer les neurones pour méditer avec ce nouveau philosophe du 20ième siècle, Perceval de kamelot, (dont je suis également disciple). Même s'il devrait arrêter d'essayer de dire des trucs parce que ça fout l'angoisse, il a quand même compris, et c'est pas faux, que le nord et le sud c'était des conneries...
Bon courage
Laurent
Toujours aussi impressionnant, tient le coup ! Le froid, la neige et les ours n'ont qu'a bien se tenir ! Bon courage !!!
RépondreSupprimer_____Merci de vous intéresser à mon sort...