Gros Backroads organisé

Et oui. Pour ceux qui ont vu le film Wild, pas into the Wild, quoique ça y ressemble quand même un peu, "The bridge off the Gods". Dans le film, l'héroïne, Sheryl Craw, qui parcours le PCT, arrête là le, parce qu'elle s'estime guérie. Aujourd'hui, j'y suis Bon, OK, je vous entends d'ici, je continu. La blague qui circule sur le PCT c'est : "si Sheryl Craw l'a fait, je peux le faire..." Celui qui me l'a raconté a arrêté avant, sans démériter. 

Avant d'arriver là...

Vous, vous souvenez ? Je vous avais laissé à Timberline Lodge, après un gros épisode de pluies. Je m'y étais réchauffé.

Rassasié. Ça, c'est un petit déj...

Et entre tous les hikers qui, comme moi, ont profité au maximum de cette halte, j'y ai retrouvé le couple qui m'avait permis, deux jours auparavant, de ne pas transformer un petit backroads en vrai Sobo (c'est à dire de marcher du Mexique vers le Canada). Ils ont droit à leur petit wire hiker et en profite pour m'emprunter la pince  Il n'y a pas que moi qui ai ça tente à réparer.

Comme Timberline Lodge est une station de ski et de VTT, j'en profite aussi pour m'équiper au mieux en vu des potentiels caprices de la méteo (pas la miss, celle qui fait tomber la pluie du ciel).

Je serais très content de l'avoir et dormirais même avec. On est au dessus de 2000 mtrs et la température reste plutôt vers 5 ou 6 degrés la journée pour approcher, sans doute, les 0 degrés la nuit.

Il n'empêche, les paysages restent magnifiques et les couchers de soleil sur le bivouac à immortaliser. Hé oui, joue des hiker box, je suis reparti de Timberline avec trois boeufs Strogonoff.

J'en ai aussi profité pour passer les 2000 miles.

Un peu avant Cascade Locks, le Trail passe par des canyons débouchant sur des cascades, ce qui me semble être une des plus belles sections du PCT.

Twist fall la bien nommée 

 Où la célébrissime sur le PCT.

Mais c'est là que c'est drôle.

Tout ça pour arriver à Cascade Loaks et son magnifique camping à cinq dlrs la nuit. C'est tant mieux parce ce que je vais y passer...quatre nuits en tout ! 

En même temps, on entend bien le train quand même, pour 5 dlrs

Pourquoi ? 

Vous avez sûrement oublié l'épisode où je recouds mon sac à dos Osprey, que je remplace ensuite par un sac Big 5 (décathlon), puis par un Grégory ( pas si petit que ça et pas étanche non plus 😁 - hiker box), puis par un Granity Gear (top sur le PCT mais mon dos n'a pas voté pour - hiker box). Le Trail Angel amateur de whisky, vous vous rappelez ? (ben faut suivre un peu !) c'est occupé de toutes les démarches avec l'assistance Osprey spéciale PCT et mon nouveau sac Osprey tout neuf, du modèle supérieur, m'attends à Cascade Loaks. Gratuit, sans frais, et même pas l'ancien à rendre. Je dois juste attendre la livraison, d'où le repos forcé au camping...

L'ancien et le nouveau, ho ho ho ho.

Et comment on s'occupe ? 

Ben, on en profite pour faire marcher les commerces locaux. Je commande une petite pizza et la patronne me ramène une roue de vélo. " Vous avez besoin de manger. Je vous ai mis la XXL au prix de la petite". De retour au camping, ceux des hikers qui mangent sur place en profiteront 

Vous ne vous rappelez pas non plus ? Vous ne suivez vraiment pas ! 

Allan, avec qui j'ai commencé le même jour, partagé plusieurs fois une chambre et qui a arrété à 1000 kms (oui, la blague Sheryl Craw , c'est lui). Et bien, il habite Portland. 50 kms de Cascade Loaks. Donc, Whatsapp. Il vient me chercher en voiture et c'est parti pour une visite guidée de Portland 

Survol en télécabine qui réunit... les deux moitiés d'hôpital ! 

Forcément, petite bière au bar des sport et journée bien remplie, autrement que par des kms.

Au début, j'ai dit backroads organisé.

Je repars quand même de là pour rejoindre Trout lake. Trois bivouacs et trois jours de réflexion. "Mais bon d... ! mais c'est bien sur !", comme dirais le commissaire Bourel (je vous parle d'un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître).  Je quitte le bivouac en cours.

Pour retourner en stop à... Cascade Loaks...

Demandez le programme (suivez bien, pour une fois). On est le 12 Septembre  La neige devrait arriver sur la dernière partie de Washington fin Septembre, début Octobre, et il me reste 800 kms, une trentaine de jours de marche  Je vais donc rejoindre directement la frontière Canadienne en bus et stop d'ici puis remonter Sobo  (du Canada vers le Mexique) la section de Washington qui me manque. Mon billet d'avion de retour est pris. le 19 Octobre, Seattle Orly, ma chère et tendre me récupère au passage et on file directement à Lille. Le dernier des petits enfant a du changer en cinq mois  Pour les deux autres, ça sera qui ze jours plus tard à Madrid. Plus peur de la neige puisque je m'en éloignerais au fil des jours  Plus de contrainte de kms jours. Si je suis pris par le délais, plus qu'a rejoindre Seattle quand ce sera nécessaire. Grand confort moral !

Top !!!

Bonus.

Bon, il faut bien que je m'occupe. Et si deux vieux amis de longue date m'avaient accompagné. Qu'elle aurait pu être leur conversation ?

On étaient pourtant prévenus. Depuis le temps que nos pas ont suivi les siens, il n'y avait aucune chance pour qu'il nous entraîne dans autre chose qu'une nouvelle galère. Ça a commencé lorsque lui est venu l'idée de se déplacer à une autre allure que celle utilisée généralement par le commun des mortels pour se rendre d'un point A à un point B. "Un petit footing, ça ne peut faire de mal à personne" qu'il nous disait. Et bien sur, nous deux, le petit doigt sur la couture du pantalon de jogging, on s'est laissé embarqué. Ça aurait pu être amusant au début, même si il nous dominait systématiquement sauf, peut être, quand il s'asseyait pour une courte pause. On tenait bien le rythme imposé. Parfois tu me précédait, ensuite je repassais devant toi et on finissaient par rentrer plutôt heureux de ces promenades en accéléré. On sait bien, aussi, qu'il est illusoire de compter sur sa conversation pour nous distraire. Pour ça  entre lui et le mime Marceau, le choix s'impose assez naturellement.  Ou alors, il fredonne ses chansons hors d'âge. Une puce sur un piano ! Franchement, on n'entend plus ça que sur les chemins de Compostelle !

Alors, on se débrouille pour discuter entre nous. Même si tu m'entraîne sur des sujets qui, tu le sais bien, nous devrions éviter ! La politique, par exemple. Tu sais pourtant que je navigue franchement à gauche alors que toi rien ne t'écarte de ce que tu appelle "le droit chemin", qui t'amène nettement à droite. Et le jogging ne lui a pas suffit ! Il a réussi à nous entraîner sur ses courses de plus en plus longues, de plus en plus loin. Et comme le ridicule n'a jamais tué personne, (quoique, si on le forçait à exécuter un numéro de chippendales sur scène, il pourrait bien être là première victime recensée), il s'est mis en tête de choisir nos équipements. On est passé par toute les marques et toutes les couleurs. Adidas,  Nike, Altran, Topo. Tient, justement, vous voyez le topo ! Taisez vous et suivez. En avant, marche ! Des relents d'une autre vie, peut être ? Depuis le temps que ça dure. Comme disait Brassens, "qu'on soit jeunot qu'on soit grand père, quand on est c..., on est c... On parlait de galère au début. Et bien nous y sommes. Et tous les deux dedans ! PCT. Petit Chemin Tranquille qu'il disais. Tu parles. Monter, descendre, monter, descendre. Le désert, la montagne, les forêts. Le soleil, la neige, la pluie. Tu parles d'un pied ! Bon là, il paraît que ça se termine. Encore quelques miles, quelques yards, et quelques pieds... En plus, il se moque de nous. 850 kms ! Et bien nous nous battrons pied à pied, justement, pour l'aider à en voir le bout, puisque finalement nous sommes là pour ça. Backroads  qu'ils l'on surnommé. Après tout ce qu'il nous a fait subir contre notre gré, nous, on l'aurait appelé "Casse pieds".  

Finalement, ils m'ont peut être vraiment accompagné... 🤪

Si ça vous a plu, la prochaine fois je le fais avec les oreilles... Et je l'écrirais en alexandrins (12 pieds)